Salle de torture

Il y a peu de temps, alors que je passais la nuit au château, l'insomnie m'a pris. Pourtant pas un bruit, si ce n'étaient les ronflements mélodieux provenant d'une chambre voisine (ma discrétion m'interdit de vous révéler à qui la chambre appartenait).
Me tournant sans cesse dans mon lit, je décidais de rompre mon ennuie pour visiter la cuisine. (les tourtes aux bulles de gladys iraient fort bien avec ce petit vin benden, à moins qu'il ne reste un peu de wherry rôti...humm j'en salivais d'avance...)

J'attrapais la torchère sur le mur et descendis silencieusement les escaliers. Une porte sur la droite des cuisines attira mon attention.

Rrrr la curiosité était plus forte que la faim, je n'avais jamais encore remarqué cette petite porte...Je rentrais à la hâte aux cuisines et prélevais une cuisse de wherry du garde-mangé et tant pis pour le vin, je n'aurais pas assez de mains.

Je poussais fortement sur la porte qui semblait n'avoir pas été ouverte depuis des lustres. Un grincement sourd, la porte venait de céder. La torche dans une main, la viande dans l'autre, j'enfilais un couloir étroit mâchouillant consciencieusement un délicieux morceau de la juteuse cuisse.
Ce couloir ne semblait pas en finir, pas une porte, pas un renfoncement ni couloir attenant ,aussi droit qu'un I, il semblait pourtant s'incliner. Mes pieds nus trahissaient ma progression dans la fine poussière accumulée là depuis biens des ans ; aucune autres traces visibles. J'arrivais devant un escalier en colimaçon d'où de sombres remugles de moisissures semblaient provenir du bas.
Mon flambeau suffisant à peine à éclairer le bas, je décidais de poursuivre mes investigations et descendais les courtes marches toujours munie de ma cuisse de wherry.
Arrivé au pied du colimaçon, une nouvelle porte celle là de châtaigner massif; (impossible de l'enfoncer...).
"Quel dommage de rebrousser chemin maintenant..."

Tout en réfléchissant à un sort d'ouverture, je posais le reliquat d'os par terre et cherchais un instant un endroit où m'essuyer les mains. N'y tenant plus je les essuyais sur ma chemise lorsque je sentie autour de mon cou un objet que m'avais donné Aramesu lors de mon arrivée ici. De ses propres dires, elle n'en connaissait l'usage et m'avait autoriser à la garder en signe de fraternité avec les ménestrels. Une clé, une toute petite clé à la longue tige et au panneton tarabiscoté de manière étrange.
Je retirais l'objet de mon cou et essayais le pêne, la clé s'enfonça sans heurts. Je tournais délicatement m'attendant à ce que la serrure soit grippée depuis les années où elle n'avait été ouverte.

"CliC CliC Clac..." la serrure venait de céder aussi aisément que si elle avait été graissée régulièrement. Je poussais la porte qui tourna sur ces gonds avec un léger grincement (ah tout de même...)

Une épouvantable odeur indistincte de champignons mêlée d'antique poussière m'assaillis les narines "ATchâaaa ! " snif". Je levais bien haut ma torchère et embrassais le pièce du regard.

Les murs de pierres mal jointées, suintaient.Le sol pavé brillait légèrement .Au mur de droite des chaines et des menottes dans un état ayant dépassé la simple corrosion. Du plafond pendant une cage où d'antiques ossements noircis par le temps pendaient mollement, une roue en aussi piteux état que le reste et une grande table de bois sombre sur laquelle trônaient divers objets, couteaux, pinces, une grande cisaille et tout un assortiment d'instruments en en aussi déplorable état dont je ne connaissais l'usage. celui qui officiait ici, n'avait certainement pas le talent du maitre serrurier...

Le sommeil m'avait quitté pour de bon, et une idée lumineuse vint me titiller . Remettre en état cette pièce afin d'assouvir la passion destructrice de Suldrun, un cadeau qu'elle apprécierait à sa juste valeur...

Je me mis au travail séance tenante, commençant par ramener un peu plus de lumière dans ce sombre trou. Les bras chargés, je fis plusieurs allers-retours afin d'évacuer ce qui ne serait plus utile et ramenais de nouveaux instruments que j'avais eu l'occasion de glaner sur les marchés des environs. Un sort de rajeunissement, une couche d'anti-rouille, un coup de plumeau magique et une heure après l'aube, j'avais fini mon travail, laissant tout de même quelques toiles d'araignée pour le côté mythique...

Je remontais l'escalier et rameutais tout le chateau, réveillant mes compagnons et surtout Suldrun.

" Aller; debout bande de fainéants, j'ai quelque chose à vous montrer. La nouvelle zone d'accueil du château !!!"

nb :pour Ara, si cela vous plait, post à mettre en post-it; de futur postulents ou visiteur pourront passer par cette pièce afin qu'on les tortures de questions ...etc
gnar gnark knife

Je flotte sur une mer aux intenses reflets d'émeraudes, savourant sa douceur et son parfum d'algues si particulier.
Dans mon exil consentit, les sphères du Rêve sont mes seuls moyens de revoir cet Océan qui m'est si cher.

" ....A VOUS MONTRER !"

Cette voix ! Brusquement arrachée à mon monde par les alarmes placées dans ma chambre, j'entends les cris à demi-fous de ce vieux chat provenir du couloir. Il semble faire encore nuit et l'air est frais. Je n'ai nulle envie de quitter la douceur de mon tapis de sol et des mes draps. Pourtant, l'infâme boule de poils doit être châtié !
Pas la temps pour m'habiller, je prends juste ma robe d'intérieur et m'enroule dans une couverture, ouvrant la porte à la volée. Dans le couloir, Suldrun tire une tête à faire pâlir un mort et s'approche résolument de Winog, qui n'a rien remarqué. Bluten a passé une figure avinée par la porte, le regard vague. Un peu plus loin Rendil en caleçon, essaye de se planquer derrière Medyrius, lui-même tentant d'éviter la collision avec Gladys.
Je me plaque de justesse contre le mur, afin de ne pas me faire percuter par l'homme-chat-future tapis de sol qui a fait demi-tour, babillant toujours dans son inconscience.

J'hésite à lui envoyer une rafale bien méritée pendant qu'il descend les escaliers. Mais je vais peut-être voir la cause de toute cette agitation avant. Je jette un coup d'œil à mes compagnon puis emboite le pas à Winog.

Quelques détours, trois escaliers et un couloir et me voilà égarée dans mon propre château. Winog ouvre une porte que je n'ai jamais vu encore, et me dévoile l'étrange salle. Il commence à m'expliquer l'idée qu'il avait eu en tête, pendant que je me balade entre les rangées ustensiles. Tous ne me sont pas inconnus, malheureusement. Je me demande à quelle occasion les premiers Ménestrels ont fait construire cette salle ?
Néanmoins l'idée de Winog mérite que j'y prête attention :

" Soit, l'idée me convient. Dorénavant, si nous avons des interrogations sur nos futures membres nous pourrons toujours les inviter à une visite. Et une visite plus longue pourrait s'imposer pour les énergumènes...."

Prenant la clé de la porte, je referme la salle derrière moi, et un Winog un peu surpris.

" T'en fais pas, Suldrun va bientôt arriver" dis-je en repartant vers mon lit.

Profitant d'une nuit de sommeil, tant attendue, je dormais profondément lorsqu'un épouvantable vacarme venant de la porte, me fit sauter de mon lit, tel un diable sortant de sa boîte.

Les yeux mi-clos, je me levais hâtivement, prête à bondir sur le manant qui avait osé me réveiller de manière si incongrue. J'attrapais mon épée au passage et allais ouvrir la porte prestement.

"Qu'est ce qui se passe pour qu'on me fasse me lever ainsi ? "criais-je.

Je me rendis compte que la personne qui avait eu l'audace de me sortir de ma chambre était Winog, comme un enfant impatient trépignait sur le seuil.

"Oui Winog ... tu as besoin de quelque chose ? Pourquoi tu tambourines ainsi ?"

Sans le laisser répondre, je vis qu'il avait à la main une sorte de petit coffret noir serti.

"Qu'est ce que tu promènes comme ça au petit matin dans ta boîte?"

Il vit à mon regard qu'il ne fallait pas qu'il tarde à me donner les raisons de son boucan. Il s'approcha de moi d'un pas vif me collant sous le nez le contenu de sa boîte : une paire de cisailles rouillées maculées de tâches sombres.J'eus un moment de recul me demandant quel message il voulait me faire passer.

"Ce sont des cisailles, que veux-tu que j'en fasses à cette heure ?" lui dis-je

"C'est un cadeau, prends-les et rejoins-moi dans la pièce à droite des cuisines. Tu sais la petite porte dérobée."

Il descendit aussi vite, qu'il était venu, dans cette pièce qui pour le moment m'était inconnue.

J'enfilais à la hâte une tunique de satin bleue, me rendant compte tout à coup que j'avais ouvert la porte dans le plus simple appareil. L'objet de la visite de Winog devait être tellement important, que celui-ci n'avait même pas remarqué ce détail. Je saisis l'objet qu'il m'avait laissé, sortis de ma chambre, enfilais les escaliers. J'y croisais Aramesu et la saluais :

"- Bien le bonjour, notre ami t'a réveillée toi aussi

- Bonjour Suldrun, oui Winog en faisant du ménage a fait tant de bruits, que je me suis précipitée pour voir ce qui se passait.

- Et qu'arrive-t-il ? Il est venue à ma chambre pour me donner ça" lui montrant les cisailles "puis il m'a dit de le rejoindre dans un endroit mystérieux du Château.

- Vas-y, ce lieu sera surement à ton goût" me dit-elle une pointe de mystère dans la voix.

Au bout du chemin, je poussais la porte avec force et curiosité, je vis alors Winog qui se tenait assis sur une grande table avec un large sourire aux lèvres :

"Voici, les nouvelles geôles afin que tu puisses assouvir tes pulsions et exercer un art mal connu et souvent méprisé dans la salle de tortures ..."

Je détaillais du regard le lieu, j'y vis des instruments qui me donnaient des idées que j'allais pouvoir expérimenter très rapidement. Je pensais aussi au présent que m'avait offert le Sire Kamael, le bocal aura bien sa place ici.

Je me souviens à cet instant là que ma dernière proie était enchaînée aux murs des anciennes écuries depuis plusieurs jours. Je remerciais Winog pour cette attention, et courus voir l'état de ma victime. Il me tardait de lui faire goûter à des supplices dignes de sa couardise.

Je poussais la porte du lieu, l'odeur, qui m'arriva au nez, ne laissait rien présagé de bon concernant son état général. Je vis le long du mur où il était attaché des nuisibles qui semblaient faire un repas frugal. J'ordonnais aux gardes de détacher ce qui restait de la dépouille de ce brigand. Dommage pour lui, il faudra que je trouve un nouveau candidat pour étrenner la nouvelle salle.

Je retournais un peu dépitée dans la pièce afin de m'imprégner des lieux et de les détailler plus en profondeur. J'avais hâte d''approfondir mes connaissances dans l'art de la torture.

Bluten dé-cuitait paisiblement la soirée d'hier était mémorable. Ah ça pour se battre les elfes c'est des lopettes, mais question picole c'est pas des glands.
Peut-être n'aurai-t-il pas dû ingurgiter plusieurs de ces étranges flasques orangés. Quoi qu'il en soit il faisait un rêve paisible et fort agréable quand SOUDAIN :

Aller; debout bande de fainéants, j'ai quelque chose à vous montrer. La nouvelle zone d'accueil du château !!!

Passant sa tête ou ce qu'il en restait par la porte il aperçut celui qui venait de le réveiller, encore Winog décidément!

S'éclaircissant la voix il prononça ces mots : P'tin qu'est-ce que tu viens me faire chier à cette heure bordel!!! N'attendant pas la réponse du magicien il claqua la porte et la verrouilla à double tour. La nuit risquait de ne pas être de tout repos.