Un visiteur chez Gladys

Messages : 1 Date d'inscription : 24/10/2010

Entre chez Gladys, le pas hésitant, en effet un garde à l'entrée lui à dit qu'il pouvait lui arriver de mordre...

Toutefois rassuré de constater qu'il n'y a pas grand danger à s'aventurer dans cette taverne, il s'avance vers le comptoir, lève la main pour capter l'attention du tavernier qui était tranquillement en train de jouer de l'harmonica et qui semble un peu surpris d'être dérangé à une pareille heure par un inconnu.

"Un verre de vin rouge mon brave" dit-il en posant quelques Gopis sur le zinc.

"Merci" dit-il en prenant son verre, "c'est très beau ce que vous jouiez mon brave, continuez donc, je vous en prie."

Sent, remue, puis sirote son vin au comptoir en écoutant le tavernier jouer de nouveau...

Ce jour là encore, le froid a immobilisé le château. Le vent s'est fait de plus en plus frais, et le ciel semble aussi chargé qu'un sac de colporteur. Peut-être verrais-je bientôt cette fameuse neige. Pour le moment, je ne suis pas mécontente que mes devoirs me retiennent au château près de la cheminé.

Des pas furtifs et un bruit de porte qui grince viennent me tirer d'un livre de compte démoniaque. Un page intimidé se tient sur le pas de la porte. On l'a chargé de dire à la Dame qu'il y avait un visiteur étrange ce soir à la Taverne, et qu'il portait masque et tenue de voyage. On disait aussi à la Dame que le voyageur ne semblait pas être d'ici. Si la Dame voulait que les gardes interviennent …
Je regarde le livre de compte et ses colonnes ignobles.

«Je vais descendre voir ça personnellement, mais va prévenir les autres.»

Laissant le jeune garçon courir au massacre, j'enfile ma nouvelle écharpe et me dirige vers la Taverne. Je me demande bien qui est l'homme masqué. Les Coterains se font annoncer d'habitude. La chaleur de la cheminé est des pus agréables après la traversé de la cour, et je sens encore l'odeur du jambon, qui grille.
Puis je repère la silhouette inconnue. Il ou elle se fait discret(e) près du bar. Une cape de voyage qui a vu des jours meilleurs, nulle arme apparente. La tête voilée.
Qu'importe, à chaque pays ses étranges coutumes.
Je m'installe au bar et commande mon jambon et ma pinte habituelle.

«Bonsoir, voyageur ! Soyez le bienvenu au château. C'est toujours un plaisir de voir de nouvelles têtes ici. Le chemin ne fut pas trop rude j'espère ?»

Un jour de grand froid, un vent glacial et sa pluie qui va avec!
Un jour comme les autres. Sans couleur, sans odeur.
Un jour trop froid. Qui ressemble vaguement à hier, et peut-être à demain.
Un jour de boue. Mou. Qui dure toujours.
Un jour où toutes ces têtes courbées se croisent dans la cour en évitant les flaques.
Un jour comme toujours, où les fenêtres de cette bâtisse perlent leur buée.
Un jour qui égrène en silence ses interminables secondes.
Un jour de brume, sans clocher, sans verbe, sans sujet.
Un jour où le désir m’a mené dans cet endroit familier que je ne connais pas.
Un jour où ça sent la bière, l’alcool et le tabac froid.

Où j'suis là, assis sur une chaise de bois cintré caché dans un recoin de cette sombre taverne.
Une capuche me recouvrant la tête…
J'suis là, inconnu…Tapi dans l'ombre, j'en suis à ma troisième bouteille!
J'commence à peine à me réchauffer.
Depuis combien de temps suis-je ici ?…Je sais pas.
Je regarde la porte qui s’ouvre et se ferme, un visage ou plutôt un masque inconnu...

*'tain, c'est déjà mardi gras?*

Je z'yeute discrètement cet inconnu, il se commande un verre et dépose quelques piécettes sonnantes et trébuchantes sur le comptoir...
Rien de bien spécial sauf que...la mélodie de ces pièces, au contact de la matière, ne ressemble pas à nos bonnes vieilles Gyps!

*Doit pas être du coin, c'ui là!*

Ce son m'rappelle étrangement la monnaie des terres argentées...

*T'as trop bu, mon gros!*

J'me sers de nouveau un verre, histoire de me désinfecter les tuyaux.
Et v'là qu'elle fait son entrée magistrale, c'te sacrée sorcière!
J'me renfonce encore un peu plus dans mon p'tit coin, faut pas qu'elle me voit; ça risque encore de partir en cacahuète!

Brrrrrrr !
Quel froid !

J'époussète ma houppelande sur le pas de la porte et franchi le seuil de la taverne. Une fois n'est pas coutume, je pense m'attarder un peu en ces lieux où je sens déjà la chaleur du foyer.

A l'intérieur, l'enchanteresse est déjà occupé à accueillir un nouveau visiteur, masqué, semblet'il. Le panda royal écluse verre sur verre dans un recoin, comme pour ne pas être vu.

Je m'affale dans un fauteuil au fond et commande un grand thé noir brulant.
D'un signe de tête je salue les convives, aucunes paroles ne sortira de ma bouche tant que je ne serais pas réchauffé...

...à moins que quelqu'un me débusque une tourte aux bulles juste sortie du four...

Ffffff et souffle sur mon thé.

» Une boisson bien de chez nous.